samedi 28 mai 2016

La création: Enchantements du monde

Samedi 28 mai ; c'est le jour de la création de l'oeuvre; Enchantements du monde sera chantée pour la première fois ce soir dans une église luthérienne de Volksdorf en Allemagne. Belle journée ensoleillée; très approprié pour un tel événement.

Nous arrivons à l'église vers 15 h pour une dernière répétition, question de faire les derniers ajustements et perfectionnements pour le concert de ce soir.

En sortant vers 17 h 15, on a à peine quelques minutes pour manger avant le spectacle qui débute à 18 h. En se dirigeant vers le centre-

ville, on voit déjà des gens arriver à l'église pour le concert. On réalise assez vite qu'une simple bouchée devra suffire afin qu'on puisse revenir et être prêts pour monter sur scène.

Vers 17 h 55, les cloches de l'église sonnent; elles sonnent, pour appeler les gens du village au concert.

Dès 18h, on monte sur scène. Le Kantorei am Rockenhof est déjà installé dans le jubé de l'orgue; nous nous plaçons à l'avant. Ensemble, on commence avec le Psaume 100 de Schutz, qu'on chante en duo-choralité en allemand.
La foule, qui remplit l'église à plus que pleine capacité, semble apprécier.

Ensuite le CCO offre sa prestation. Pendant environ 45 minutes, on chante des chants surtout choisis de notre concert d'avril : Musique d'ici et d'aujourd'hui.  Après les compositeurs français, dont Saint-Saëns et Debussy, on passe assez rapidement à la musique de chez nous.

La réaction au Mi'kmaq Song de Lydia Adams a été touchante; les Européens ont vraiment apprécié qu'on leur ait offert un petit extrait de la culture du peuple de nos Premières Nations.

On a poursuivi avec une présentation très réussie de Virelai de virelangues, cette pièce en même
temps exigeante et amusante composée par notre cher pianiste Frédéric Lacroix. Les choristes étaient fiers et soulagés de pouvoir offrir cette performance pour Frédéric, qui semblait l'apprécier.

Ceci fut suivi de Mantra de la terre, la pièce gagnante de notre concours de composition. C'est la première européenne de cette oeuvre de Tony Dunn inspirée par le texte d'Andrée Christensen. Le seul regret c'est qu'ils ne pouvaient pas être là pour l'entendre, car je crois humblement que notre performance à Volksdorf était l'une de nos meilleures. Je voyais encore Mme Christensen assise sur le premier banc de l'église avec les larmes aux yeux.

On finit notre prestation avec Un canadien errant, chant plein d'émotion qui fut bien apprécié par la foule allemande.

Ensuite c'est au tour du Kantorei am Rockenhof de monter sur scène pour nous offrir quelques chants de leur répertoire. Comme on l'a vu souvent pendant ce voyage, ils nous ont offert une performance sublime démontrant encore une fois leur grand talent.


Finalement, le moment est venu de chanter Enchantements du monde. Le CCO se dirige vers le jubé de l'orgue tandis que le Kantorei am Rockenhof se divise en deux; ainsi nous formons les trois choeurs nécessaires pour interpréter cette oeuvre. La présentation de la pièce s'est très bien déroulée, passant des chants de Taizé, à Bach, au Veni Spiritus Creator et, pour finir la grande finale avec Nouvel Espoir. Grâce à une collaboration exceptionnelle entre Tiphaine et Timo, les choeurs et l'orchestre, quoique dispersés dans l'église, se sont unifiés pour créer une oeuvre magistrale. Bravo à tous les choristes et musiciens. Ce fut pour tous une expérience inoubliable.

Après une longue ovation, on s'est tous réunis dans la salle de réception à côté de l'église pour un banquet de célébration et d'adieu. Après ces deux semaines passées ensemble, c'est avec une certaine émotion que nous nous quittons. Avec des souvenirs qui ne s'affaibliront pas sous peu, nous sommes unis dans cette expérience inoubliable.


Merci à tous les organisateurs de ce beau voyage. On se donne rendez-vous quand nous accueillerons chez nous le Kantorei am Rockenhof.

vendredi 27 mai 2016

Les prestations dans les grandes églises luthériennes

Le jeudi 26 mai - les prestations en Allemagne commencent aujourd'hui. Dans les 3 prochains jours, nous donnons 4 prestations ou concerts dans 4 églises différentes.

Le premier est à Lübeck, qui se situe à environ 70 kilomètres de Hambourg. Cette ville portuaire sur la mer Baltique est reconnue pour ses édifices construits en briques rouges. Lübeck fait partie de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Après un court trajet en train, nous trouvons l'église Sankt-Marien où nous donnons notre prestation. L'église, qui est munie de deux tours à l'avant, est énorme avec un très haut plafond et un orgue construit sur le mur arrière très haut, en fait, tout prêt du plafond. On dit que ça prend une quinzaine de minutes pour l'organiste pour y accéder.

Nous nous dirigeons vers une petite chapelle pour un réchauffement et une préparation et, soudain, c'est le temps de chanter. On y présente Locus Iste et le Magnificat avant que la pasteur commence la session de prières. Dans son


homélie, elle nous présente et nous enseigne un nouveau mot allemand : "moin". Ce mot est une salutation typique de la région et est plus qu’un simple "bonjour". On nous explique que c'est vraiment un souhait que la personne offre à un autre, non seulement pour avoir une belle journée, mais pour vraiment avoir une paix intérieure et un sentiment d'être aimé. La pasteur était heureuse d'enseigner ce mot à ses invités canadiens. Et à partir de là, on entendait souvent cette
salutation entre les gens : "moin, moin".

Après notre prestation, on a fait une visite guidée de Lübeck à pied. Cette ville se caractérise par ses hautes maisons sur la rue, entre lesquelles on trouve de petites ruelles donnant accès à une cour intérieure, dans laquelle on y a bâti tout un ensemble de plus petites maisons; question de remplir l'espace disponible. Ça donne tout un village accueillant caché dans cette ville. Quelle découverte!

Après cette journée passée à Lübeck, on se dirige vers Volksdorf pour notre deuxième répétition avec le Kantorei am Rockenhof. Encore une fois, la concentration est sur l'Enchantements du monde. Et ce soir, c'est la première fois qu'on entend l'oeuvre chantée du début à la fin, y compris les interludes musicaux. Avec cette réalisation de la grande structure de l'oeuvre, on commence à bien apprécier et sentir l'intention musicale du compositeur : la lutte entre la noirceur et la clarté, dans notre monde parsemé de prières et de musique provenant de toutes les cultures et langues différentes, aboutissant à un nouvel espoir de lumière et de paix. Merci Hugues! Quelle belle création - nous avons encore le défi de la perfectionner d'ici deux jours, mais on tient bon.

Mais avant, le vendredi 27 mai, la veille du dévoilement, c'est la visite des grandes églises luthériennes de Hambourg. En particulier Sankt-Michaelis-Kirche et Sankt-Jacobi-Kirche. Et aujourd'hui, on passe la journée avec le Kantorei am Rockenhof.

On se présente à Sankt-Michaelis-Kirche le matin, où nous donnerons une prestation après leur service de prières du midi. Cette église, dédiée à l'archange Michel, est une des cinq églises majeures de Hambourg et la plus reconnue. Elle est construite dans le style baroque et est une des rares églises délibérément construite pour la confession protestante; les autres l'étaient pour la confession catholique romaine, mais sont devenues protestantes au fil des ans.

Pendant le service de prières, l'organiste de l'église nous offre des pièces jouées sur chacun des trois orgues dans l'église. Entre chaque prestation, il se déplace pour se rendre à un autre orgue, aboutissant dans notre jubé où il a offert une magnifique performance sur cet instrument doté de cinq claviers: 4 à main et un à pied. Pendant ce temps, notre accompagnateur Frédéric a eu l’honneur d'être à côté de ce grand musicien pour lui tourner ses pages.

Finalement, on chante.  Le Kantorei am Rockenhof commence avec quelques chants sacrés de leur répertoire, et le CCO répond avec le Locus Iste et le Magnificat. Ensuite, ensemble on chante le Psaume 100, "Jauchzet dem Herren, alle Welt" de Schutz. Première prestation de la journée terminée.



Le temps d'un dîner rapide et on se présente à l'église Sankt-Jacobi, une autre des cinq églises principales de Hambourg. Celle-ci est dédiée à St-Jacques-le-Majeur. Nous y présenterons la musique lors de leur service de vêpres du vendredi soir.

Avant notre prestation, le chef de chœur du Kantorei am Rockenhof, Timo Rinke, nous démontre son énorme talent musical en nous présentant deux pièces jouées à l'orgue de l'église. Cet orgue de Art Schnitger construit en 1693, qui comprend 60 registres et environ 4000 tuyaux, est le plus grand orgue baroque de l'Europe du nord. Quel beau cadeau que Timo nous a offert en lui donnant une telle puissance avec sa prestation si émouvante. Même avec son "Sorry!" en plein milieu quand il a accidentellement frappé et changé l'un des registres.

Et voilà, les vêpres commencent. La pasteur nous offre une très chaleureuse bienvenue et nous dirige en prières sincères. Nous présentons le Magnificat pour la troisième fois en 2 jours... et en alternance avec le Kantorei am Rockenhof, nous chantons aussi le Locus Iste et le Tollite Hostias, dernier mouvement de l'Oratorio de Noël de Camille Saint-Saëns. Finalement, à la fin, les deux chœurs encore ensemble, chantent le Psaume 100 de Schutz, et "En toi Seigneur, mon espérence" en trois langues - anglais, français et allemand, chanté par plus de cent choristes.

Quelle belle prestation! On a même reçu une ovation debout par les paroissiens. Quel honneur d'avoir contribué à cette belle cérémonie de prières du soir.

Et maintenant, il ne reste que le grand concert de samedi soir; on se retrouve à Volksdorf au Kirche amRockenhof dans moins de 24 heures.


jeudi 26 mai 2016

L'arrivée à Hambourg

Le mardi 24 mai nous commençons notre aventure en Allemagne. Pour le groupe qui logera à l’hôtel, le départ se fait très tôt - soit à 5 h 15 du matin. Les choristes arrivent les yeux cernés à destination de Hambourg pour être accueillis par Timo et Hemma portant une grande pancart e: "CCO - bienvenue à Hambourg". Quelle belle surprise et quel honneur!

Après avoir trouvé nos hôtels et repris un petit brin d'énergie, on traverse la rue pour aller visiter un château : le Schloss Ahrensburg ou le Château d'Ahrensburg. Ce grand manoir a été construit au 16e siècle par la famille Rantzau. Entouré de douves, il a plutôt un aspect artistique et non sécuritaire. Dans le château on trouve plusieurs instruments anciens, notament de multiples
pianos. On a été choyés d'avoir notre cher Frédéric Lacroix qui a pu nous divertir avec une belle pièce improvisée sur l'un de ces vieux pianos.

Le lendemain matin, soit mercredi, c'est la visite guidée de Hambourg. Pour la plupart d'entre nous, c'est notre première visite. Cette ville portuaire de 1,7 million d'habitants, se trouve sur l'Elbe, et est la deuxième ville en importance en Allemagne. Elle offre beaucoup d'espaces verts et de sentiers au bord de l'eau, avec son côté métropolitain et ses énormes et magnifiques églises luthériennes. Visite guidée bien appréciée par les choristes. Encore une autre belle découverte.

Dans un kiosque pour touristes où on s'est arrêté un moment, je trouve un dépliant annonçant les concerts et prestations de musique dans les environs pour les mois de mai et juin. Juste pour le plaisir, j'ouvre le dépliant au 28 mai, le jour de notre concert, surtout pour voir quelle sera notre compétition ce soir-là. À ma grande surprise, nous y sommes annoncés. Le concert choral "international" avec grande première mondiale de l'Enchantements du monde, saute aux yeux en noir sur blanc. La réalité et l’ampleur de notre projet commencent vraiment à se faire sentir. On est à 3 jours du concert. C'est peut-être le temps de se reconcentrer sur la musique.

Heureusement, ce soir-là, on a notre première répétition à la Kirche am Rockenhof, ou on fait la rencontre de l'autre partie du Kantorei. Seulement la moitié du Kantorei am Rockenhof avait eu le privilège de venir nous rencontrer à Paris. Mais ici, ils sont tous présents, y compris un orchestre à cordes et 3 quatuors, un pour accompagner chaque section de cette pièce tri-chorale.

La répétition se déroule dans une atmosphère d'excitation, peut-être un peu de timidité et de réticence face au défi qui nous attend. Avec deux chœurs à l'avant de l'église, un chœur au jubé de l'orgue, l'orchestre, les quatuors et le piano à queue, disons que ce n'était pas complètement synchronisé, ni harmonisé pour notre première répétition. Mais on suit les chefs; on met toute notre confiance en Tiphaine et Timo, rassurés que leur détermination et leur grande expérience nous conduiront vers une superbe création de l'oeuvre de François-Hugues Leclair.

La répétition se termine un peu plus tard que prévu et l'horaire du métro et des trains n'est pas favorable à un retour rapide à l’hôtel. Heureusement, quelques choristes allemands offrent de nous reconduire en voiture pour effectuer cette dizaine de kilomètres. Qu'ils sont donc bien accueillants ces nouveaux amis allemands!

lundi 23 mai 2016

Prestation à La Madeleine

Le lundi 23 mai, nous avons un concert à La Madeleine, cette énorme église conçue par Napoléon 1er et dédiée à la gloire de sa Grande Armée. Quelle belle opportunité qui se présente à nous de chanter dans ce magnifique lieu où Fauré et Saint-Saëns ont tous les deux été organistes.



Afin de me familiariser avec la place, j'ai décidé d'assister à la messe du dimanche matin. En arrivant, je suis fier de voir que notre affiche est bien en vue à l'entrée de l'église et que nos petites affichettes sont disponibles sur la table d'accueil.

À la fin de la messe, je remarque qu'il reste beaucoup moins d'affichettes de disponibles. C'est bon signe.  Voilà qu'une dame est à la table avec une de nos affichettes à la main et elle la regarde avec intérêt.  Je décide de l'observer un moment, question de voir si elle la prend avec elle ou non. Après quelques secondes, elle retourne vers la table, et je pense qu'elle va remettre l'affichette, signe d'un manque d'intérêt. Mais non - elle est retournée pour en prendre une deuxième, pour la donner à son amie. Alors, à ce moment, je vais la saluer et lui dire que je chante dans ce chœur et que je serais ravi qu'elle soit des nôtres pour le concert. Elle me rassure en souriant et en me disant qu'elle y sera.



Une autre choriste a partagé avec moi l'histoire que voici et que je trouve touchante, alors je la répète. Dans un jardin public de Paris, elle entendait une dame parler un français probablement québécois. Alors, elle s'approche pour lui dire qu'on est ici pour donner un concert mettant à l'honneur des chants canadiens. La dame raconte alors qu'elle se souvient d'un chant en particulier de son enfance dans lequel un jeune homme assis au bord de la route, se lamentait que son pays natal lui manquait. Ça ne pouvait que décrire Un canadien errant. Alors la choriste lui fait savoir qu'on le chantera à notre concert, et la dame, émue, dit qu'elle y sera, ne serait-ce que pour entendre encore une fois ce chant.

Finalement, le temps du concert arrive. La foule à La Madeleine est assez nombreuse. Dès
 
les premières notes du réchauffement, on réalise qu'on est dans un lieu très spécial. L'acoustique dans cette église est incroyable. La voix résonne avec un écho très pur et en même temps puissant pour vraiment embellir notre son d'ensemble. On a vraiment hâte de chanter.

Nous avons commencé avec notre répertoire de chants sacrés, suivi de chants de Fauré et Saint-Saëns puisqu'on était chez eux. Ensuite on a présenté nos chants canadiens qu'on a préparés pour ce voyage, notamment la Cigale d'avant-poème de Léon Colibris, et Un canadien errant de Patriquin.

Après le concert, la foule semblait vraiment apprécier notre prestation. Plusieurs personnes sont venues nous féliciter et nous remercier, notamment la dame qui a retrouvé son "Canadien errant".

Adieu Paris! Quelle belle expérience pour le chœur. Maintenant, cap sur l'Allemagne.


dimanche 22 mai 2016

Maison des étudiants canadiens

Le samedi 21 mai, la journée commence assez tôt avec une répétition intensive concentrée sur

l'Enchantements du monde: la grande pièce polychorale que nous présenterons à Hambourg dans une semaine. On a profité de la présence du Kantorei am Rockenhof pour avancer notre apprentissage et, j'ose le dire, notre perfectionnement de cette oeuvre.


La Maison de étudiants canadiens fait partie de la Cité internationale universitaire de Paris. Ce campus est une agglomération de résidences pour des étudiants étrangers aménagées et gérées par diverses nationalités, dont le Canada. Il offre à ses résidents un espace d'échange qui favorise la tolérance et la réflexion dans un milieu multiculturel. Génial!

Par un bel hasard, ce jour-là, chaque maison était l'hôte d'une réception offrant aux visiteurs un petit goût de sa culture. À la Maison des étudiants canadiens, on offrait des crêpes à la canadienne (pancakes) avec du bon sirop d'érable apporté de chez nous.

Tant qu'à y être, on a eu le grand plaisir d'offrir un court extrait de notre culture musicale chorale. On y a présenté plusieurs de nos chants canadiens qu'on a chantés lors de notre dernier concert, entre autres, Les Raftsmen, Un canadien errant et The Mi'kmaq song.  On a aussi eu le privilège de pouvoir présenter une des nouvelles œuvres canadiennes qu'on avait apportée avec nous : Mantras de la terre de Tony Dunn, inspirée du texte d'Andrée Christensen.

Quelle belle façon de terminer notre répétition. Surtout qu'après avoir présenté un chant de notre Mozart canadien André Mathieu, on nous a appris que M. Mathieu avait été résidant à la Maison des étudiants canadiens lors de son passage à Paris.  Quel honneur de pouvoir chanter de ses chants en ce lieu.

samedi 21 mai 2016

Photos des prestations à Notre-Dame et au Jardin du Luxembourg

Le CCO à Notre-Dame-de Paris: L'arrivée





Le CCO à Notre-Dame-de-Paris: sur scène








Le Kantorei de Rockenhof à Notre-Dame-de-Paris: sur scène



Nos chefs de choeurs





Le CCO au Jardin du Luxembourg